On a joué à la pétanque, profité de balades en voitures anciennes ou passé un bon moment avec des jeux gonflables. Mais on s’est surtout retrouvé, après parfois plusieurs années, pour se remémorer le temps passé à travers des photos et des films retraçant plusieurs décennies de vie à la Maison d’enfants à caractère social (MECS) Mon Oustal. Les jeunes résidents actuels ont même accueilli les anciens avec un spectacle de hip-hop. Car ce jour-là à Ponderach l’association des œuvres sociales du Saint-Ponais fêtait son 50e anniversaire. C’est, en effet, en 1972 qu’Augusta Vidal, alors première adjointe de la commune, avait eu l’idée de pérenniser une action sociale déjà en place. Marie-Thérèse Vidal, Mithou pour tout le monde, en était la cheville ouvrière. Elle allait rapidement en devenir l’intendante puis la première directrice. Aux côtés du maire André Arrouche et du président du Département Kléber Mesquida, la présidente de l’association, Anne Challiès, a rendu hommage à ceux qui ont oeuvré pour que Mon Oustal devienne ce qu’il est aujourd’hui : « Quelque 1167 enfants et adolescents ont été accompagnés durant ces cinq décennies. » Deux anciennes présidentes, Josette Amouroux et Aline Viguier ont ensuite retracé l’historique de l’association avant un moment d’intense émotion : le témoignage de quelques anciens résidents. Notamment Frédéric Pagès : « Je suis arrivé en 1983 à l’âge de 9 ans et suis resté jusqu’en 1994. J’ai passé 11 ans dans une nouvelle famille qui nous a peut-être permis de ne pas dévier du droit chemin. » Rencontré dans la salle, Pierre Jivran était arrivé en 1974 : « Subitement sans famille à la Réunion, je me suis retrouvé à Mon Oustal. Denis mon frère a été envoyé à Lespignan avant de me rejoindre plus tard à Saint-Pons. Mes trois autres frères et sœurs étaient restés là-bas. » Il n’est reparti qu’en 1980 pour s’engager dans l’armée. En cherchant bien on a trouvé quelqu’un qui avait un mauvais souvenir : « C’est quand j’ai dû quitter Mon Oustal à l’âge de 18 ans « , explique Catherine. Elle était arrivée en 1999 pour repartir 14 ans plus tard.
En musique comme il se doit, un repas de fête est venu clôturer cette inoubliable réunion… de famille.
Article de Michel COROIR, correspondant pour le journal Midi Libre.